Sac à malices

Me voici depuis peu pro­prié­taire d’un sac écologique, réal­isé en bâche de camion recy­clée. Un objet édi­fi­ant, dont le rabat s’il­lus­tre d’une cal­ligra­phie frag­men­taire assez élé­gante en rouge/noir/blanc, et qui est à la fois unique, agran­diss­able, imper­méable et inde­struc­tible. Idéal, quoi. Pour­tant, au début, je ne l’aimais pas trop. Il me sem­blait trop sale, trop trash, trop bruyant (toute la cage d’escaliers de l’im­meu­ble réson­nait quand j’ou­vrais les vel­cros pour sor­tir mes clés), et surtout trop puant: la toile dégageait des relents de graisse de machine qui con­t­a­m­i­nait tout, à l’ex­térieur comme à l’in­térieur (du sand­wich au poudri­er!)! A présent, la bête est apprivoisée. Je l’ai défini­tive­ment adop­tée le jour où, galopant pour attrap­er le train de Berne* en oubliant de refer­mer la poche con­tenant porte­mon­naie et autres bricoles indis­pens­ables, ceux-ci sont restés en place grâce aux puis­sants vel­cros cités plus haut… 

*Ce sac me mimé­tise d’ailleurs en Bernoise par­faite : très appré­cié en Suisse alle­mande, il con­naît dans cette ville une con­cen­tra­tion spec­tac­u­laire par­mi les 15–40 ans!