Dans une épicerie asiatique

Sitôt la porte poussée, on se retrou­ve dans un autre monde. J’y ai passé une bonne demi-heure à me rem­plir les mirettes, émer­veil­lée et incré­d­ule telle une Alice dans un Pays des Mer­veilles extrême-ori­en­tal. Pois­sons de toutes formes débor­dant des con­géla­teurs, racines géantes et brassées de basil­ic spé­cial, sauces aro­ma­tisées à tout, de la pieu­vre au tofu, con­fis­eries si bril­lantes qu’elles sem­blent en plas­tique, longues nouilles en fagots, graines de sésame ven­dues au kilo, tisanes de fèves et thé au litchi, champignons-lichens, sachets de pro­duits séchés en tout genre, y com­pris racines de lotus, sar­dines et fleurs de lys… A croire qu’en Asie, tout se mange! Le plus drôle étant les éti­quettes, volon­tiers ros­es, bleu vif ou vert pomme, et cou­vertes d’idéo­grammes aus­si ent­hou­si­astes que mys­térieux. Par­fois elles offrent au client allochtone une brève tra­duc­tion (en anglais, français, ou même alle­mand); mais bien sou­vent, le pro­duit reste her­mé­tique. Ain­si, une bouteille que je croy­ais de vinai­gre s’avéra être de l’huile par­fumée au jas­min pour les cheveux. Après tout cela, com­bi­en ils m’ont sem­blé ennuyeux, les éta­lages de la Migros! 

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