A Paris, près de la gare de l’Est, il y a une Petite Afrique. Tout un quartier peuplé d’ébène, où s’alignent les bazars à vêtements et surtout… les coiffeurs. A se demander comment ils peuvent tourner, tant ils sont nombreux !Les enseignes se succèdent, colorées, souvent cocasses, du “Rendez-vous des Stars” à “La mèche de Bérénice” en passant par “Cécile coiffure” (si, si). Et pourtant, ça marche: il suffit de se promener le soir pour le constater. La coiffure semble élevée au rang de véritable activité socio-culturelle! La rue se transforme en ruche, il y a du monde sur la route, sur les trottoirs, dans l’embrasure des portes des salons bondés où règne la plus grande activité. A l’intérieur, les mains des coiffeuses tressent, coupent, décolorent, sculptent, postichent. Les mèches sacrifiées forment de petits nuages noirs que le vent souffle sur le trottoir. Et tout autour, dans une joyeuse agitation, les familles se rassemblent pour discuter. Dans un coin, un homme se rase tout seul. Un enfant joue à la balle entre les fauteuils. Ca donne presque le tournis! La journeé, l’ambiance est bien plus calme. Debout sur le seuil, les coiffeuses désoeuvrées hèlent même le chaland. Sans distinction de couleur apparemment, puisque S. s’est vu proposer une coupe de cheveux. Entre nous, il aurait dû accepter. Pour le pittoresque, et parce qu’il en avait bien besoin!