Histoire de pain à l’arabe

Pas un chat en basse ville en cette fin d’après-midi domini­cale et plu­vieuse. La tête dans les nuages, j’at­tends le bus. Soudain, une famille passe. Elle s’ar­rête un peu plus loin pour se con­cert­er, en arabe. La mère hausse soudain le ton puis se met à ges­tic­uler dans ma direc­tion en me jetant des regards enflam­més. Je com­mence à me sen­tir mal à l’aise… Mon esprit tourne dans tous les sens pour essay­er de com­pren­dre ce qui sus­cite cette réac­tion: mon atti­tude rêveuse n’a rien de choquant, pas plus que ma tenue, jeans et bas­kets ordi­naires en dia­ble. En fait c’est mon cabas, dont la trans­parence plas­ti­fiée laisse voir un pain paysan fraîche­ment acquis, qui a mis le feu aux poudres! La dame s’ap­proche et me demande dans un anglais approx­i­matif où je l’ai acheté. Ouf. J’en ai été quitte pour don­ner l’adresse de la boulan­gerie du coin, ouverte le dimanche.