Grosse bise

La bise. Elle nous gèle le crâne, les oreilles, s’en­gouf­fre sous le col de la veste. Du coup les pas­sants ont des allures de pin­gouins, marchant tout emmi­touf­flés, les mains dans les poches et la tête ren­trée dans les épaules! Mais elle ne malmène pas que les humains: elle arrache aux arbres leurs dernières feuilles qui retombent en crissant sur le bitume et filent se blot­tir dans les coins; elle soulève la pous­sière en nuages, dis­perse les détri­tus des poubelles, effeuille les jour­naux page par page; elle fait cla­quer les volets les plus lourds; les vélos bas­cu­lent les uns sur les autres comme des domi­nos. C’est un grand coup de bal­ai aérien. Les can­ton­niers sont dés­espérés! Mais sous le pont, indif­férents à la météo, un groupe de canards flotte placide­ment. Points noirs qui con­clu­ent avec à pro­pos ce jour de froid…de canard.

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