C’est bien réel: désormais, les universités se prennent pour des entreprises commerciales et recrutent leurs futurs étudiants, pardon, clients, à grand renfort de publicité et de marketing. Même l’argument “people”, omniprésent dans les médias, est devenu déterminant: ainsi, l’uni de Fribourg vante le fait que Miss et Mister Suisse proviennent tous deux de ses bancs. Des bancs censés être un lieu de science et de recherche, pas une vitrine pour les vedettes. Les professeurs qui ont eu l’audace de le rappeler passent tout bonnement pour de vieux rétrogrades. Il faut “vivre avec son temps”, paraît-il. Autrement dit, consacrer la supériorité du nombril sur le cerveau, et ce même à l’université! Pendant qu’on y est, on pourrait abolir les examens et décerner les diplômes sur un concours de beauté. Mais trêve d’ironie facile. Plus concrètement, je m’interroge sur l’efficacité réelle d’un tel argument publicitaire. En “jouant la carte de la beauté (sic)” quels “clients” supplémentaires attirera-t-on à l’alma mater? Des coeurs célibataires essentiellement désireux de fricotter avec un beau mec ou une belle plante à l’image des Miss/Mister en question? Si ma mémoire est bonne, de tels personnages hantaient déjà les cours et les bibliothèques il y a dix ans. Et il n’y avait pas besoin de marketing pour cela.
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