Au marché sous la pluie

Mer­cre­di matin tôt sur la place Python. Des cordes épaiss­es tombent du ciel, le jour est gris souris. Les maraîch­ers instal­lent leurs stands en s’en­cour­ageant mutuelle­ment. Emmi­tou­flés comme en hiv­er, ils s’abri­tent sous leurs bâch­es et passent le temps en buvant de grandes tass­es de thé ou de café qui fument dans l’air chargé d’hu­mid­ité. Il y a peu de vis­i­teurs. Et pour­tant, l’at­mo­sphère est tout-à-fait spé­ciale. La pénom­bre fait ressor­tir les formes et les couleurs des fruits et des légumes: le rouge fon­cé des radis, le vif orange des carottes, le vert des salades, encore plus appétis­santes ourlées d’eau, et même le beige des oeufs à l’o­vale par­fait qui, rangés sur des plateaux car­rés, sem­blent phos­pho­res­cents. Mais le plus beau, c’est l’é­ta­lage du fleuriste, qui a sim­ple­ment dis­posé ses marchan­dis­es sur le sol. Pétu­nias, tagètes, géra­ni­ums, impa­tiences: douchés par la pluie, ils for­ment comme un grand tapis ori­en­tal dont les vifs col­oris trouent la gri­saille et saut­ent lit­térale­ment au vis­age. Du coup, j’ai acheté quelques pots: his­toire d’emporter un peu de lumière avec moi.

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