Souvenirs de Venise (2)

Pour moi qui n’aime pas trop le pois­son, le voy­age à Venise a fait un peu office de cure. Comme les créa­ture marines fig­u­raient sur tous les menus, dif­fi­cile d’y échap­per. Je me suis donc pliée au jeu de bonne grâce, et finale­ment avec plaisir, tant les mets étaient frais et bien apprêtés. Sole gril­lée, espadon fumé, purée de morue, thon mi-cuit, pâtes à l’en­cre de seiche, crevettes à la polen­ta,… Par con­tre, je n’ai pas pu me résoudre à goûter le poulpe (les ven­tous­es, ça ne passe vrai­ment pas!). Ceci dit, ce sont les repas qui ont le plus grevé notre bud­get de voy­age. A Venise, désor­mais la ville le plus chère d’I­tal­ie, les touristes sont vrai­ment plumés et ton­dus, de tous les côtés! Pour midi, la meilleure solu­tion était encore de manger des sand­wichs ou des amuse-gueules debout au comp­toir de petits snacks. Les sièges n’y sont d’ailleurs pas tou­jours prévus, et la place plutôt restreinte. J’ai eu du mal à m’y habituer! Tout comme au fait que l’apéro en ter­rasse n’est pas dans les moeurs. La seule fois où j’ai insisté pour ten­ter l’ex­péri­ence, le serveur a sem­blé sur­pris, et nous a apporté deux ver­res de vin blanc très médiocre avec une addi­tion plutôt salée. J’ai eu droit à des com­men­taires sar­cas­tiques toute la semaine… Heureuse­ment, il y avait aus­si les douceurs. Les fameuses glaces, tout d’abord, servies dans de vrais cor­nets en bis­cuit (pas en car­ton-pâte comme chez nous). Je nous revois assis sur les march­es d’un mon­u­ment, dégus­tant religieuse­ment nos tré­sors choco­lat, lait ou stra­ciatel­la, que le soleil autom­nal fai­sait couler sur nos doigts. Un régal. Les meringues par con­tre n’é­ga­lent pas celles de la Gruyère; ces gross­es boules informes et insipi­des sont même par­fois tein­tées en rose ou en vert! Il y avait aus­si par exem­ple le pain des doges (sablé aux raisins), les can­tuc­ci, (bis­cuits aux aman­des entières), ou ce dessert sim­ple et déli­cieux que nous avons décou­vert dans un restau­rant ouvri­er de Mura­no: des bis­cuits secs en forme de S à trem­per dans un verre de vin doux. Mais le meilleur de tous les desserts véni­tiens reste le choco­lat chaud du fameux Café Flo­ri­an. Du choco­lat épais, un peu amer, recou­vert d’un toupet de crème sucrée si dure que la cuil­lère y tient debout toute seule! A 15 euros la tasse, y com­pris le sup­plé­ment pour la musique d’am­biance, je pleu­rais presque en payant l’ad­di­tion. Mais cela en valait la peine.

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