L’éclair blanc

Berne, 18 heures, sous les arcades marchan­des proches de la gare. La foule grouille, se presse, se bous­cule, rai­die par le froid, cols relevés et bras croisés. Soudain, au détour d’une colonne, je tombe nez-à-nez avec une dame noire en anorak blanc (ça ne s’in­vente pas!). Nous stop­pons net l’une et l’autre et ten­tons de nous con­tourn­er, mais sans suc­cès car nos mou­ve­ments s’an­nu­lent par­faite­ment! Alors la dame éclate de rire. Un rire véri­ta­ble­ment cristallin, qui fend son vis­age d’un crois­sant lumineux assor­ti à la couleur de sa veste. Et tout d’un coup la foule me sem­ble moins agres­sive, et la nuit, moins froide…