Distraite, moi?

Au retour de la pho­to­copieuse, je le trou­ve gisant sur le sol: le petit pan­neau doré com­mé­morant le sou­tien de la Loterie Romande, qui ornait la vit­rine abri­tant une maque­tte de l’op­pidum cel­tique du Mont Vul­ly. Je pose donc mes papiers et ramasse le pan­neau, his­toire de le remet­tre à sa place. Impos­si­ble. Ma main tâtonne, incré­d­ule. Il n’y a plus de vit­rine. Il n’y a plus de maque­tte. Mon cerveau met bien quelques sec­on­des à com­pren­dre: deux col­lab­o­ra­teurs ont démon­té l’op­pidum et sont en train de l’emballer dans des caiss­es en bois. Je reste donc stu­pide­ment plan­tée là, mon pan­neau à la main, avec mes bonnes inten­tions. Heureuse­ment, les col­lab­o­ra­teurs en ques­tion ne m’ont pas vue: vite, je repose le pan­neau sur le sol et m’é­clipse dans mon bureau, un peu hon­teuse de ma distraction.