Juste en face de la cathédrale de Fribourg, une petite galerie d’art hébergeait il y a peu la faune en céramique poétique de Shoshana Kneubühl. Ce sont les chats qui m’ont plu le plus: avec leurs visages joufflus, leurs formes arrondies, leur pelage aux couleurs oniriques, ils semblaient tout droit sortis d’un conte. En vitrine, un matou était d’ailleurs plongé dans un livre, et au sous-sol, le chat botté restait suspendu au milieu d’une large enjambée. J’aurais bien voulu en adopter un, mais hélas ma bourse ne voulait rien savoir. D’autres visiteurs plus argentés s’étaient déjà servis, laissant dans les rangs félins des trous ornés d’un point rouge. L’un d’eux devait être un farceur, puisqu’à la place de la statuette, à côté de l’étiquette numérotée, il avait posé…un cendrier. Juste au-dessus, dans une niche creusée dans le mur médiéval blanchi à la chaux, un gros chat vieux rose riait de toutes ses dents. Apparemment, lui aussi trouvait ça drôle.