Sur un air de jazz

Genève, Place du Bourg de Four. Un petit groupe de musi­ciens de rue joue un jazz entraî­nant. Bien que ce soit l’heure du dîn­er, de nom­breux pas­sants s’ar­rê­tent un moment pour les écouter. Et chose assez inhab­ituelle, il y en a même qui dansent. En m’ap­prochant, je con­state que ce sont des hand­i­capés men­taux. Ils se déhanchent, sautil­lent, mouli­nent des bras avec ent­hou­si­asme au rythme de la musique. Quel con­traste avec le reste du pub­lic qui reste immo­bile, rigide, comme enrac­iné au bitume! C’est à peine si cer­tains osent un dis­cret dode­line­ment de tête. Des gens dits nor­maux. A voir les pre­miers, que l’on qual­i­fie volon­tiers d’anor­maux, à voir leur énergie, leur corps libérés et leurs vis­ages ray­on­nants, franche­ment, on se demande qui sont les plus à plaindre!

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