A la brocante

Deux dames déplient et replient avec une coor­di­na­tion par­faite des nappes de den­telle aus­si vielles qu’elles. Une petite fille très con­cen­trée lit un livre écorné en suçant son pouce, sans remar­quer qu’il manque la moitié des pages.  Un tapis détem­pé sèche sur une échelle pour oubli­er les avers­es de la nuit. Une mère fait une démon­stra­tion d’haltères à sa fille scep­tique (“Mais oui, ce serait bien pour le vio­lon!”). Un enfant joue au foot à tra­vers les stands avec un bal­lon à demi dégon­flé. Un autre refuse de se sépar­er d’un ani­mal en peluche orange. Deux copines font tant bien que mal des essayages sans cab­ine: la pre­mière des bottes à boucle toutes avachies, la sec­onde une mini­jupe en imi­ta­tion léopard (“En ne mangeant plus que des yogourts nature, ça irait” “Quoi, mes bottes ou ta jupe?”). S. soupèse avec intérêt une anci­enne machine à écrire aux touch­es de bakélite, et repart avec sa petite soeur aus­si. On rigole en décou­vrant les papiers incon­grus qui tapis­sent l’in­térieur de cer­tains meubles de style. On étend des tables à ral­longe puis on ne sait plus com­ment les repli­er. La plu­part des chais­es, quant à elles, ne sont pas à ven­dre: elles sont dis­posées en rangs face à une estrade en atten­dant la céré­monie du dimanche. Le week-end dernier, Emmaüs fêtait ses 25 ans. L’oc­ca­sion d’or­gan­is­er une bro­cante un peu spé­ciale, aus­si riche en bric-à-brac qu’en scènes cocass­es. Bon anniver­saire et longue vie!

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