C’est avec une certaine tristesse que j’ai appris le décès, il y a quelques jours, du sculpteur suisse André Ramseyer. Il était probablement le premier artiste à avoir marqué mon enfance, car une de ses sculptures ornait le préau de mon école primaire : une sorte de grosse volute en bronze poli fixée sur un socle en béton, qui faisait aussi office de fontaine, et sur les reliefs de laquelle les enfants adoraient grimper lorsque l’eau ne coulait pas. Un jour, mon père m’avait révélé le nom de son auteur. Nom que je me souviens avoir immédiatement associé dans mon jeune esprit avec… une marque éponyme de jus de pommes! Tout en me demandant quel rapport il pouvait bien y avoir entre la sculpture et la boisson… En avais-je conclu que les rondeurs de la première évoquait vaguement la silhouette d’une pomme, ou que la fontaine devait en fait produire du jus de pommes? Quoi qu’il en soit, depuis lors, malgré mon peu d’attirance pour l’art abstrait, j’ai toujours eu une tendresse particulière pour les oeuvres d’André Ramseyer. Qu’il fasse désormais de belles sculptures de nuages!