Infimes étrangetés

Il y a des jours où se cumu­lent les petites bizarreries. Tout a com­mencé par mon voisin, affublé d’énormes lunettes noires, qui m’a frôlée comme un fan­tôme dans l’escalier sans lumière. Ensuite, j’ai trou­vé une fouine morte, intacte, couchée der­rière une voiture. Au bas du Court Chemin, un sac à poubelle mal fer­mé mon­trait de drôles de bouts de mousse en forme d’in­testins. L’autre jour, au même endroit, c’é­tait un petit buste d’homme en plâtre qui dépas­sait des gra­vats jetés dans une benne. Un rien plus loin, une plate-bande se héris­sait d’une plan­ta­tion de… fourchettes! Lorsque j’ai vu un bébé arbor­er une bar­bo­teuse à imprimé mil­i­taire, puis un petit garçon insis­ter auprès de son papa pour aller voir le ray­on des sou­tien-gorges, j’ai com­mencer à me pos­er de sérieuses ques­tions. Etais-je réveil­lée, ou encore en train de dormir, tri­cotant en rêves de ces absur­dités dont mon cerveau a le secret? Heureuse­ment, j’ai ren­con­tré par hasard une amie, et nous sommes allées pren­dre ensem­ble un café sur une ter­rasse. Sa bonne humeur a remis les choses en place. Le reste de la journée s’est déroulé nor­male­ment. Mis à part que mon cac­tus minia­ture, pour­tant pro­tégé en per­ma­nence sous une cloche her­mé­tique, s’é­tait fait grig­not­er par une coche­nille. Allez comprendre…