Sous l’averse

A la sor­tie de la gare Cor­navin, un homme en cos­tume chic n’arrive pas à ouvrir son para­pluie. « Quelle merde ! », déclare-t-il avec dépit. De mon côté, je déplie  sans prob­lème mon pépin couleur ketchup et me lance sous l’averse, avec les dizaines d’autres pen­du­laires lâchés par la gare. Un rien plus tard, l’homme en ques­tion me dépasse  d’un pas nerveux, très vague­ment abrité par un tor­chon noir tout ratat­iné qui bat sur le côté comme une aile de chauve-souris. J’en ai presque de la peine pour lui. Son cos­tume chic sera mouil­lé, sans aucun doute. Et son ego avec.