Passage à la poste du quartier pour acheter un bête carton destiné à l’envoi d’une bouteille de vin. Le buraliste apporte le modèle désiré, puis soudain me propose un catalogue de marchandises diverses, que j’ai le malheur d’accepter. Probablement encouragé par ma réaction, il devient alors intarissable. Il me propose coup sur coup: une vignette autoroutière, un billet de loterie, un abonnement de téléphone portable, ainsi que l’action de la semaine …un fer à repasser! Et je ne parle même pas des bonbons, livres, parapluies, porte-monnaies et autres bizarreries qui encombrent le guichet, pourtant déjà petit. Je n’y tiens plus… En tentant de conserver le ton de la plaisanterie, je lui glisse: “Et envoyer des colis, vous le faites encore?”. Regard surpris, sans la moindre trace d’humour: “Oui bien sûr…” “Encore heureux”, lui dis-je avant de partir, dégoûtée, avec mon carton sous le bras. Même si le phénomène n’est pas nouveau, décidément, je ne m’y fais pas. Non seulement la poste se prend pour un souk, mais le postier se prend pour un démarcheur… Ne me reste qu’à boire la bouteille que je comptais envoyer pour oublier cette triste image.