Les fringues et moi, on est brouillés depuis longtemps. Et je ne parle même pas des grincements de style ou de tailles, non: il s’agit d’un désaccord profond qui se manifeste régulièrement. Hier, par exemple. Peu avant de me rendre à un souper un poil formel au restaurant, j’essayais des vêtements dans un magasin (car malgré tout, je m’obstine). Soudain, j’ai constaté que mon pull couleur blanc cassé porte une belle tache de fond de teint près de l’encolure. Damned! Impossible de sortir souper dans cet état. Pas de problème, me suis-je dit avec désinvolture, c’est une boutique de mode, je vais acheter de quoi me changer. Un simple pull ou T‑shirt noir ou blanc suffira, ce sera l’affaire de quelques minutes. Eh bien… non! Tout-à-coup, le magasin semblait à cours de hauts noirs ou blancs, et tous ceux que j’essayais étaient systématiquement trop petits, trop grands, trop serrés, transparents, etc… L’enfer! Puis ma montre m’a rappelée à l’ordre. Epuisée d’avoir ratissé les rayons et couru x fois de la cabine au magasin, j’ai remis mon pull sali, que les habillages et déshabillages répétés avaient d’ailleurs tout détendu. Tant pis, me suis-je dit avec résignation. Je me suis rendue au resto la mort dans l’âme, en maudissant tous les tissus de la terre. Mais là, un petit miracle m’attendait: dans la lumière jaunâtre qui baignait l’établissement, ma tache ne se voyait presque pas! J’ai passé une excellente soirée.
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