De la relativité du temps en archéologie

Une salle lumineuse dont les grandes tables sont recou­vertes par une véri­ta­ble mer de tes­sons de céramique dans tous les tons de gris-brun et de beige-orange. Des tes­sons datant du Sec­ond Age du Fer (La Tène pour les intimes). Voici à quoi ressem­ble mon nou­veau bureau. L’autre jour, un homme chargé de con­trôler les alarmes anti-incendies est entré. Il s’est penché avec intérêt sur ces petits frag­ments de notre passé et m’a demandé inno­cem­ment: ” C’est vieux?” “Non, pas très”, lui ai-je répon­du tout aus­si inno­cem­ment, “fin du pre­mier siè­cle avant J.-C., juste avant les Romains”. L’homme a ouvert des yeux tout ronds. “Wow, c’est vache­ment vieux!” Sa réac­tion m’a désta­bil­isée un instant. En y repen­sant, en effet, ça fait quand même 2000 ans. C’est que les archéo­logues, habitués à jon­gler avec les mil­lé­naires, ten­dent à ne con­sid­ér­er comme “vieux” que les ves­tiges des épo­ques les plus anci­ennes, Paléolithique et Mésolithique. Du coup pour eux, l’Age du Fer, l’E­poque Romaine, c’est pra­tique­ment hier. Comme quoi le temps est bel et bien relatif, et qu’il y a plus d’une manière d’en per­dre la notion!

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