Zut, j’ai encore oublié de timbrer ma carte multicourses! J’ai juste le temps de bondir sur le quai, de fourrer ladite carte dans la gueule de la machine ad hoc (qui par chance était toute proche), et de remonter dans un autre wagon avant que le train ne démarre. L’opération aura eu le double mérite de me faire échapper à un voisin doté de cheveux longs, d’une cannette de bière, d’un chariot à commissions et d’une propension suspecte à la causette, et de me faire faire une rencontre inattendue. A peine étais-je installée dans mon nouveau siège qu’une énorme sauterelle d’un beau vert très clair (Tettigonia viridissima?) me saute sur le genou! Elle devait accompagner clandestinement le groupe de randonneurs assis un peu plus loin, sous une guirlande de sacs à dos multicolores. Je la gratifie d’un mot amical (sous l’oeil soupçonneux du grand Noir avachi dans le siège d’en face). L’insecte me regarde en remuant ses antennes, puis bondit sur le sol. Il reste immobile quelques minutes près de mon pied gauche, tourne un peu en rond, et finalement disparaît sous un siège. Je ne l’ai plus revu. Espérons qu’il aura réintégré un sac de montagne, histoire de poursuivre le voyage!