Mon médecin vient de déménager son cabinet dans un complexe ultramoderne en périphérie de Fribourg. L’ensemble est encore partiellement en chantier, il sent le béton et la peinture. C’est le royaume de l’inox et du verre et de leur nudité presque stérile, et comble du luxe, des hauts-parleurs intégrés aux murs arrosent de radio locale tous les couloirs du bâtiment. Un peu déroutée, j’entre dans l’ascenseur et presse sur le bouton du troisième. Lorsque la machine s’arrête avec un léger soupir, je descends, croisant au passage une grande bringue sophistiquée au parfum puissant. Hélas, l’unique porte censée donner accès à l’étage est fermée à clé. Perplexe, je me retourne pour me renseigner auprès de ladite grande bringue. Qui se contente de me regarder d’un air narquois tandis que la porte de l’ascenseur se referme sur elle. Une véritable scène de cinoche, avec moi-même dans le rôle de l’empotée de service. Bon. Un peu irritée, je tente alors de prendre l’ escalier, et débouche dans une salle de fitness immense autant que déserte! Toujours pas trace du cabinet médical. Je remonte donc dans l’ascenseur… et découvre que j’étais simplement descendue au premier étage au lieu du troisième. Tout ça à cause de la grande bringue.