Le projet M (7): alliances

Nous voici donc repar­tis pour Stras­bourg, le temps d’une journée, bra­vant les inon­da­tions, les retards de train, les lignes coupées et les wag­ons archi-bondés pour aller chercher nos alliances. Avec un brin d’ap­préhen­sion, vu que la bijouterie nous avait causé quelques émo­tions. Aucune nou­velle de notre com­mande, une adresse email incor­recte, un numéro de télé­phone plus val­able, et le mag­a­sin qui s’ap­prê­tait à fer­mer pour plusieurs semaines de vacances. C’est par le for­mu­laire de con­tact de leur site inter­net (un site ter­ri­ble­ment démodé, d’ailleurs, avec des images qui clig­no­tent et des fonds ros­es tex­turés) que nous avons finale­ment pu les join­dre : ouf, le mag­a­sin n’avait pas fait fail­lite et les alliances étaient arrivées! Petit pic de trac au moment de son­ner à la porte de la bijouterie (c’est qu’on n’y entre pas comme dans un moulin). Et si les tailles ne cor­re­spondaient pas? Et si la gravure com­por­tait des erreurs? Etait-il plus sage de prévoir deux anneaux de rideaux en réserve, au cas où? Nous sommes tombés sur une sym­pa­thique dame d’âge mûr, qui nous a servis avec un plaisir évi­dent, en babil­lant beau­coup. Et pour cause: elle s’é­tait mar­iée elle-même le same­di précé­dent, après… 22 ans de vie de cou­ple. Il est donc vrai que nous avions encore le temps! Con­traire­ment à nos craintes, les alliances étaient par­faites. Deux petites choses très déli­cates chargées d’un grand sym­bole. C’est un peu émus que nous sommes repar­tis, notre pré­cieux achat rangé dans un petit sac de par­fumerie (?!). Avec une dernière recom­man­da­tion de la vendeuse: “Dites à vos invités de pren­dre un chandail. Sur le coup de minu­it, il tend à faire frais!”