A peine avons-nous débarqués à Aerfort Bhaile Atha Cliath (sic), l’aéroport de Dublin, que nous pouvons déjà nous payer une tranche d’humour irlandais. Nous hissons laborieusement notre mois de bagages à bord du bus qui doit nous amener au centre-ville, un double-decker identique à ceux de Londres hormis ses couleurs bleu et jaune. Autour de nous, beaucoup de rouquins aux yeux clairs, dont les visages un peu taillés à la serpe rappellent exactement les Irlandais des films américains. S. se rend auprès du chauffeur, placé à droite puisqu’en Irlande on roule à gauche, pour acheter nos billets. L’employé est prolixe. Il lui explique longuement les avantages des tickets aller-retour, qui sont disponibles à un distributeur planté à quelque distance de là. Mais S. n’a envie ni de courir, ni de se battre contre cette machine inconnue (les infernaux distributeurs fribourgeois nous ont un peu traumatisés à cet égard) en espérant que le bus, censé l’attendre, ne parte pas sans lui, emportant ses valises et son épouse vers l’inconnu (en l’occurence Busaras, la gare routière de la capitale; mais bon, on vient juste d’arriver, et tout est encore inconnu). Il choisit donc de prendre deux billets simple course, qu’il peut acheter directement auprès du chauffeur. La réaction est immédiate, avec un accent à couper au couteau: “And after all that, you still want a single-way ticket?” (Et après tout cela, vous voulez quand même un billet simple course?). Le visage reste impassible, mais les yeux pétillent. Bienvenue en Irlande!
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