Acquisition de baskets noires et blanches, copies conformes d’une paire que je possède déjà en bordeaux. Je me contente donc d’ essayer la chaussure de démonstration pour juger de l’effet des couleurs puis de passer à la caisse, ravie, avec le carton étiqueté 37. Mais en ouvrant la boîte à la maison, j’y découvre deux baskets… gauches! Bon. Retour au magasin. Par chance, la vendeuse a retrouvé les petites soeurs droites et peut procéder à l’echange sans problème. Elle m’avoue que certains des clients qui font la même gaffe ne reviennent pas. A croire qu’ils jettent directement leurs chaussures neuves, ou qu’ils portent les deux mêmes pieds sans s’en rendre compte. Tiens… En rentrant chez moi, je constate avoir mis deux boucles d’oreilles différentes.
Le lancer de la cuchaule
La bénichon et son cortège de plats roboratifs, dont la fameuse (et délicieuse) cuchaule, je connaissais. Mais le concours du lancer de la cuchaule, ça non! Pas question de gâcher la nourriture cependant, puisque le projectile en question est en bois. “Du lamellé-collé avec deux longues vis au milieu pour le renforcer. C’est du solide!”, lit-on dans le journal. Elle existe en 2 tailles: 550 grammes pour les enfants, et 1.9 Kg pour les adultes. Le record du lancer de cette année à Tantroz est même de 25.8 mètres, il paraît. Drôle de coutume? Cela me rappelle une autre tradition insolite, anglaise celle-ci, pratiquée jadis lors d’un festival célébrant le Cheval blanc d’ Uffington: le “cheese rolling”. En l’occurence, le fromage était vrai! Mais la chronique ne dit pas dans quel état il atteignait le bas de la pente.
Histoire de pain à l’arabe
Pas un chat en basse ville en cette fin d’après-midi dominicale et pluvieuse. La tête dans les nuages, j’attends le bus. Soudain, une famille passe. Elle s’arrête un peu plus loin pour se concerter, en arabe. La mère hausse soudain le ton puis se met à gesticuler dans ma direction en me jetant des regards enflammés. Je commence à me sentir mal à l’aise… Mon esprit tourne dans tous les sens pour essayer de comprendre ce qui suscite cette réaction: mon attitude rêveuse n’a rien de choquant, pas plus que ma tenue, jeans et baskets ordinaires en diable. En fait c’est mon cabas, dont la transparence plastifiée laisse voir un pain paysan fraîchement acquis, qui a mis le feu aux poudres! La dame s’approche et me demande dans un anglais approximatif où je l’ai acheté. Ouf. J’en ai été quitte pour donner l’adresse de la boulangerie du coin, ouverte le dimanche.
Ange étrange
Un grand coup de vent balaie Pérolles. De l’Ecole d’ingénieurs jusqu’au garage, du garage jusqu’à la Route de la Pisciculture, il éparpille sur le bitume rapiécé des plumes inhabituelles: blanches, oui, mais rectangulaires, de format A4! Témoignage de joie? De colère? De distraction? En tout cas, pas d’ange ni d’ingénieur en vue près de ce tapis mouvant. Fait explicable, peut-être, par le sujet de ces pages innombrables: il s’agit d’un cours consacré aux “travaux souterrains”.
Des rapaces de poids
Le clou des fêtes médiévales cette année était une démonstration de fauconnerie. Les animateurs, en tenue pseudo-moyenâgeuse assortie à leur discours (“les Visiteurs” ont décidément laissé une indélébile empreinte), ont présenté 4 oiseaux: une buse, très habile à raser les têtes du public ; un superbe hibou grand duc, au regard hypnotique (il paraît que ses yeux virent du jaune au rouge au cours de sa vie, et qu’il peut vivre jusqu’à 35 ans); un faucon, et même un aigle, à l’envergure de presque 2 mètres (tout nerveux, d’après ses plumes ébouriffées). Le spectacle avait quelque chose d’iréel. Non seulement il est rare d’ approcher des rapaces d’aussi près, mais leur docilité semblait étonnante! C’est qu’il y avait aussi un ingrédient magique dans la réussite de la démonstration: des pattes de poulet tenues par les fauconniers, pour attirer et récompenser les oiseaux chaque fois qu’ils se posent sur leur gant! A se demander comment les bêtes ne deviennent pas obèses, à la longue! Quoique: ils étaient tous de belle taille. L’aigle pesait même 4 kilos, il paraît.