Sur ma déclaration d’impôts

Revoici venu le temps hon­ni de la déc­la­ra­tion d’im­pôts, ren­dez-vous annuel auquel on n’échappe pas, arghl. Un détail amu­sant toute­fois: sur la pre­mière page, qui décrit la “sit­u­a­tion per­son­nelle, pro­fes­sion­nelle et famil­iale”, plusieurs élé­ments ont été préim­primés: mon nom, ma date de nais­sance, mon état civ­il et même ma reli­gion. Par con­tre la rubrique “fille de” est vide! A croire que le nom de mes géni­teurs est sus­cep­ti­ble de chang­er d’an­née en année, et ce au con­traire de ma con­fes­sion! C’est vrai, nous sommes à Fribourg.

Le jardin dans la maison

Hé hé… Mine de rien, le print­emps pointe le bout de son nez. Dans mon salon, c’est vrai, mais quand même, ça fait du bien. Pas­sons sur l’é­toile de Noël, qui fleu­rit tou­jours à pleines brac­tées (stop!). Dans le pot voisin, une tulipe a dévelop­pé de grandes feuilles vertes mar­brées de vio­let, puis une belle fleur rouge vif: fruit réus­si d’une expéri­ence faite avec les bulbes excé­den­taires d’un paquet des­tiné à gar­nir le bal­con. Ain­si, deux oignons avaient été plan­tés tels quels dans un pot au salon: il en a poussé en jan­vi­er une unique petite tulipe, toute rabougrie et défor­mée; deux autres bulbes avaient séjourné quelques semaines au fri­go, à côté des salades, avant de subir le même sort. Résul­tat: ce sub­sti­tut d’hiv­er, froid indis­pens­able à leur développe­ment, sem­ble avoir suf­fi. J’at­tends main­tenant que fleuris­sent les bulbes du bal­con; pour le moment, ils sont encore recou­verts d’une vraie bonne couche de neige! Avec ça, ils devraient bien­tôt fleurir mag­nifique­ment. Je me réjouis déjà…

Dans une épicerie asiatique

Sitôt la porte poussée, on se retrou­ve dans un autre monde. J’y ai passé une bonne demi-heure à me rem­plir les mirettes, émer­veil­lée et incré­d­ule telle une Alice dans un Pays des Mer­veilles extrême-ori­en­tal. Pois­sons de toutes formes débor­dant des con­géla­teurs, racines géantes et brassées de basil­ic spé­cial, sauces aro­ma­tisées à tout, de la pieu­vre au tofu, con­fis­eries si bril­lantes qu’elles sem­blent en plas­tique, longues nouilles en fagots, graines de sésame ven­dues au kilo, tisanes de fèves et thé au litchi, champignons-lichens, sachets de pro­duits séchés en tout genre, y com­pris racines de lotus, sar­dines et fleurs de lys… A croire qu’en Asie, tout se mange! Le plus drôle étant les éti­quettes, volon­tiers ros­es, bleu vif ou vert pomme, et cou­vertes d’idéo­grammes aus­si ent­hou­si­astes que mys­térieux. Par­fois elles offrent au client allochtone une brève tra­duc­tion (en anglais, français, ou même alle­mand); mais bien sou­vent, le pro­duit reste her­mé­tique. Ain­si, une bouteille que je croy­ais de vinai­gre s’avéra être de l’huile par­fumée au jas­min pour les cheveux. Après tout cela, com­bi­en ils m’ont sem­blé ennuyeux, les éta­lages de la Migros! 

Les bottes à poils

Honte suprême l’an dernier encore, les bottes à poils longs refont leur appari­tion aux pieds des femmes à la mode. Mes derniers sou­venirs en la matière remon­tent à mon enfance dans les années 70, lorsque, haute comme trois pommes, j’ac­com­pa­g­nais ma mère et ma grand’mère à Zer­matt. Je me rap­pelle encore net­te­ment toutes ces jambes alour­dies de four­rure, dont les crins traî­naient dans la peutsche et le crot­tin de cheval (les voitures avaient été rem­placées par des calèch­es dans les rues du vil­lage). Pas très ragoû­tant, à vrai dire. Par con­tre, je ne me rap­pelle plus si, à l’époque, il fal­lait déjà assor­tir la teinte des­dites bottes à celle de ses cheveux ou mieux, à celle du pelage de son chien! 

Saint Valentin

De la Saint Valentin, encore plus com­mer­ciale désor­mais que Noël et Hal­loween réu­nis, je préfère ignor­er les éta­lages de coeurs rouges pour retenir ces deux images, pêchées aujour­d’hui dans la rue: la pre­mière, un vieux Noir coif­fé d’une cas­quette à car­reaux, marchant pénible­ment avec une canne sur le pont du Petit Saint Jean, qui por­tait un bou­quet de fleurs presque aus­si grand que lui! La sec­onde, deux filles sophis­tiquées trot­ti­nant sur Pérolles au sor­tir d’une bou­tique chic, dont l’une s’ex­clame soudain: “Oh non, j’ai oublié les fleurs!” Et l’autre de la rabrouer: “Mais enfin, Valen­tine, tu es pas croyable !”