Petite annonce sous chiffres

Une petite annonce parue sous chiffres dans le jour­nal local a attiré mon atten­tion: un médecin cher­chait pour son cab­i­net une assis­tante médi­cale “svelte et non fumeuse”. Quels critères étranges! Seule con­clu­sion pos­si­ble: le cab­i­net est très exigu et con­stru­it en bois. D’où la néces­sité de pren­dre peu de place, mais aus­si d’éviter les dan­gers d’in­cendie. Com­ment? Naïve, moi? Com­ment? La dis­crim­i­na­tion n’est pas seule­ment raciale? 

De la politesse

De nos jours, la politesse se perd; c’est presque un lieu com­mun que de le dire. L’autre matin, en ville, le chauf­feur du bus s’est arrêté pour laiss­er pass­er un groupe de pié­tons: les adultes ont tous tra­ver­sé la route avec indif­férence, les ado­les­cents avec hau­teur… et les enfants en lui adres­sant des signes de la main accom­pa­g­nés de sourires épanouis! A croire que la politesse se perd bel et bien, en effet, mais avec l’âge! 

Chocolats

Sur la terre, il y a des anges. Par exem­ple, cette serveuse d’un café de la Basse Ville à qui, lyophilisée par la météo glaciale, j’avais com­mandé un thé et une branche de choco­lat: elle a refusé de me ven­dre le choco­lat, préférant m’ap­porter gra­tu­ite­ment une pleine poignée de napoli­tains! Tout en me glis­sant, com­plice: “Avec ce temps, on a des envies de sucré, pas vrai? Cachez-les, pour que le chef ne les voie pas…” Je les ai donc four­rés dans la poche de ma veste et les ai dégustés un par un, avec une joie toute par­ti­c­ulière. Mais la quan­tité était trop généreuse pour mon appétit, pour­tant volon­tiers sans fond lorsqu’il s’ag­it de choco­lat: il m’en reste encore, que je garde dans ma poche en prévi­sion d’une prochaine froidure…et d’une prochaine envie! 

La terre vue d’Andromède

Etant don­né la vitesse de la lumière, l’as­tronome qui observe dans son télés­cope la nébuleuse d’An­dromède ne la voit pas telle qu’elle est au moment même, mais… deux mil­lions d’an­nées plus tôt. Ce qui sig­ni­fie aus­si qu’ un habi­tant d’An­dromède (vert peut-être, ou peut-être pas) nous obser­vant ver­rait la Terre telle qu’elle se présen­tait il y a deux mil­lions d’an­nées! Wow… Je n’avais jamais pen­sé à la chose sous cet angle. Deux mil­lions d’an­nées, cela nous ramène aux pre­miers hommes, aux pre­miers out­ils… Cela per­me­t­trait de résoudre les nom­breux mys­tères des temps préhis­toriques! Et si le salut de l’archéolo­gie pas­sait par l’as­tronomie et l’astronautique? 

Rien ne change

Enfant, timid­ité oblige, je me trou­vais sou­vent vic­time de l’ar­ro­gance des autres enfants, qui affir­maient la supéri­or­ité de leurs jou­ets, de leurs habits ou de leur physique. J’en­vi­ais les adultes car je les croy­ais à l’abri de ces chi­caner­ies. Les années pas­sant, force me fut de con­stater le con­traire! Ils se van­taient par exem­ple de la puis­sance de leur voiture, de leurs vacances loin­taines ou encore de leur posi­tion hiérar­chique au tra­vail. Je me con­so­lais alors en pen­sant que les vieilles per­son­nes, par­v­enues avec l’âge à la sagesse et à la sérénité, vivaient entre elles en bonne entente. Quelle erreur, à nou­veau! J’en ai encore eu la preuve il y a quelques jours, lorsque j’ai enten­du, effarée, un groupe de retraitées se van­ter mutuelle­ment… les mérites de leurs petits-enfants! Soupir…