Le projet M(4): L’épopée des chaussures

La robe trou­vée, restaient les souliers. En com­pag­nie d’une amie com­préhen­sive et servi­able (mer­ci Véro), j’ai donc écumé la ville de Lau­sanne à la recherche de la paire rare qui saurait com­pléter ma tenue avec classe et har­monie. Comme en temps nor­mal, il m’est déjà assez dif­fi­cile de trou­ver chaus­sure à mon pied, je craig­nais le pire. Et je n’avais pas tout-à-fait tort: alors que je me plais à mi-hau­teur (la faute à un dos sus­cep­ti­ble), les chaus­sures actuelles ont le talon ver­tig­ineux ou inex­is­tant; alors que mon pied est plutôt large, les mod­èles rivalisent d’étroitesse; alors que j’af­fec­tionne les bouts ronds ou car­rés, on ne trou­ve que des pointes acérées. Et lorsque la forme peut con­venir, c’est la couleur qui ne va pas. Pire, d’un mag­a­sin à l’autre, toutes ces chaus­sures finis­saient pas se ressem­bler. Un vrai cauchemar… Finale­ment, j’ai acquis de petites bal­ler­ines blanch­es, bien trop plates mais plutôt char­mantes, et d’un prix fort raisonnable. Je ne regrette pas la paire repérée peu avant dans une bou­tique de mariage, qui m’avait presque séduite: cuir blanc irisé, ligne fuselée, bride trans­ver­sale, talon agréable, allure un peu rétro,… et chères. A peine y avais-je mirac­uleuse­ment glis­sé mon pied, me prenant un instant pour Cen­drillon, que j’ai essuyé un tir nour­ri de la part de la vendeuse. Elle me reprochait non seule­ment de m’être servie moi-même, mais aus­si de salir les chaus­sures en les essayant sans chaus­sette, et m’in­ter­di­s­ait de les remet­tre en place seule de peur de les mélanger avec d’autres mod­èles. Je crois qu’elle n’a même pas remar­qué que nous étions par­ties avant la fin de sa litanie. Car là, ça deve­nait franche­ment… casse-pieds!