La machine à muscler les bras

Pour mon retour sur la toile après tous ces mois d’ab­sence, il fal­lait une his­toire un peu mus­clée. La voilà… Une fois n’est pas cou­tume, j’ai cédé aux sirènes de la pub­lic­ité, qui van­tait un appareil de gym­nas­tique cen­sé remus­cler cuiss­es, fess­es, ven­tre et bas du dos. Un bon résumé de mes “zones à prob­lèmes”, dirons-nous… Bon. Il n’é­tait pas très cher, sem­blait sim­ple d’u­til­i­sa­tion et peu encom­brant.  Après quelques moments de réflex­ion, je l’ai donc com­mandé. Manque de pot, comme j’é­tais absente  le jour de la livrai­son,  j’ai dû aller le chercher moi-même à la poste.  Au guichet, l’employé me présente un énorme car­ton tout défon­cé. “Vous êtes en voiture?”, me susurre-t-il avec mesquiner­ie. Ben non…  Tou­jours pas de voiture, tou­jours pas de per­mis. Et la poste qui est à une bonne trotte de chez moi, hors des lignes de bus… J’empoigne donc à deux mains le paquet et mon courage, et prends tant bien que mal le chemin de la mai­son. L’hor­reur. Au début, le car­ton sem­blait plus encom­brant que lourd, mais à la longue, étant don­né qu’il n’avait aucune poignée, ficelle ou autre prise per­me­t­tant de le porter cor­recte­ment, l’ex­er­ci­ce deve­nait de plus en plus pénible. Je suais à gross­es gouttes sous le soleil de fin d’été. Et me sen­tais un peu hon­teuse dans la rue avec cette boîte dont l’emballage, illus­tré d’une pin-up ath­lé­tique et de slo­gans en couleurs fluo, trahis­sait si claire­ment le con­tenu. Il me sem­blait que tout le monde me regar­dait de haut en bas… Cahin-caha, je suis finale­ment arrivée chez moi. Epuisée, déshy­dratée, les bras douloureux et les mains insen­si­bles. Le car­ton est resté dans un coin jusqu’à ce que je trou­ve le courage de m’y atta­quer. Quelques jours plus tard, j’ai tout débal­lé et ten­té d’assem­bler les pièces en suiv­ant le mode d’emploi. Non seule­ment la bête s’avérait plus mas­sive que prévu, mais il man­quait toutes les vis! J’ai alors piqué une colère, tout rem­bal­lé, en maud­is­sant mon com­porte­ment de gamine com­plexée, et ramené  le paquet à la poste…en m’aidant cette fois d’un dia­ble et d’un sac IKEA.  A défaut de m’avoir mus­clé le bas du corps, la machine m’au­ra au moins un peu mus­clé les bras le jour de son retrait!

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