Drôles d’oiseaux

Balade dans les rues de Lau­sanne un mer­cre­di après-midi. Je tombe en arrêt devant la vit­rine d’un célèbre  maro­quinier de luxe, qui met en scène sacs et autres porte-mon­naies de manière orig­i­nale:  affublés de longues pattes en métal, ceux-ci for­ment les corps sans tête d’oiseaux étranges. Amusée,  je prends une pho­to. A ce moment, une petite vieille voûtée,  toute de rose vêtue, s’ap­proche et me demande d’un air inqui­et: “Vous n’allez pas les copi­er, hein?”  Je la ras­sure, lui mon­trant les oiseaux qui ont attiré mon atten­tion, mais elle ne m’é­coute pas. Elle garde les yeux rivés sur la vit­rine. “Vous pou­vez me dire les prix? Je ne peux pas les lire sans mes lunettes”. Docile­ment, j’obtem­père, en grinçant un peu des dents face aux tar­ifs  astronomiques qui sont affichés. Ceux-ci ne sem­blent pour­tant pas  cho­quer la vieille dame, qui se con­tente de hocher la tête en souri­ant, et de repar­tir comme  elle est venue dans ses habits couleur bon­bon.  Je reste per­plexe… Sous ses airs rabougris, il s’agis­sait peut-être d’une comtesse, ou d’une baronne?

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