Il a beau se trouver loin des courants d’air et de la boue f?tide des chantiers de fouilles, le Service arch?ologique de Fribourg (SAEF) avec sa kyrielle de bureaux respire l’arch?ologie par tous ses pores. Il y a bien s?r les photos de sites affich?es dans les couloirs, et des vitrines pr?sentant des objets. Mais il y a aussi des d?tails plus subtils. Les toilettes, par exemple, dont toutes les portes sont ?tiquet?es avec le m?me soin que les cartons d’objets (? Service arch?ologique, WC, femmes ?). Quant au secr?tariat, sa neutralit? administrative est bris?e par un cr?ne humain n?gligemment pos? sur une table dans une barquette en carton, ? c?t? d’un vase de fleurs (pudeur oblige, il ne montre au visiteur que son occiput et se contente de ricaner vers le mur). Mais dommage, c’est une simple cale en bois qui tient la porte principale ; pas une vert?bre de mammouth.
Catégorie : Archéologie
De l’art d?licat de la poterie pr?historique
Cours d’arch?ologie sp?cial consacr? ? la c?ramique. On d?bute par un exercice pratique : la fabrication d’un pot selon la m?thode pr?historique. Sch?matis? dans les livres, cela a l’air simple : les techniques de nos anc?tres ?taient rudimendaires, pas vrai ? Nous attaquons avec optimisme*. Premi?re ?tape : m?langer du d?graissant ? l’argile, ce qui nous prend une bonne vingtaine de minutes : la p?te est dure, les gravillons font mal aux mains. Puis commence le montage du r?cipient, par boudins d’argile superpos?s. Les colombins collent mal et sont difficiles ? lisser, mais mon ?cuelle prend forme. Bient?t, je d?core le bord, contemple mon oeuvre termin?e…et r?alise que le r?cipient s’effondre lentement sous son propre poids. Ayant tent? sans succ?s de le renforcer, je me r?sous ? lui donner la forme d’un moule ? tarte. H?las, il se d?chire compl?tement lorsque je le d?colle de la table pour le mettre ? s?cher… De guerre lasse et ? court de temps, je reprends mon argile et fa?onne en quelques minutes une sorte de solide pot ? fleurs bas avec un fond et des parois ?pais. On m’a pr?dit qu’il allait se fissurer ? la cuisson… Le?on d’humilit?. C’est promis, je ne d?nigrerai plus la c?ramique pr?historique, m?me les jarres Horgen**!
*Au passage, notons le spectacle hilarant d’une arm?e d’arch?ologues en tablier et en rang d’oignons, faisant de la poterie au milieu d’un couloir de l’universit?.
**C?ramique n?olithique particuli?rement grossi?re et aux formes rudimentaires. En fait, un sommet de la technologie, parfaitement adapt? aux modes de cuisson de l’?poque!
Musique arch?ologique
Suggestion fumante d’un coll?gue, par ce trop pr?coce froid sib?rien: monter un groupe avec les divers fouilleurs et autres arch?ologues qui sur notre chantier font de la musique durant leurs loisirs. Basse, batterie, guitare, didjeridoo, chant (en fran?ais, italien et m?me arabe), il y aurait en effet mati?re ? faire. M?me m?zigue y serait int?gr?e, comme graphiste pour la couverture de leurs albums. Soit. Mais tout se g?te au moment de trouver un nom ? cet ensemble. Mon coll?gue n’en d?mord pas: il veut le baptiser… les Tessons. Histoire de se casser au moins la voix, quoi!
Du sucre pour les arch?ologues
De passage au Service Arch?ologique pour y demander quelques fournitures de bureau, j’ai pu glisser un oeil dans les r?serves de papier, stylos, gommes, crayons, blocs, sous-mains, post-its, agrafes, scotch, etc… Quelle ne fut pas ma surprise de trouver, tr?nant sur une ?tag?re au milieu des fourres en plastique, plusieurs kilos de sucre. “Pour le caf??” demandai-je pour plaisanter ? l’employ? charg? de ma commande. Avec le plus grand s?rieux, celui-ci me r?pondit: “Oui, il faut bien! C’est que ?a consomme, ces arch?ologues!”
Corps ?tranger
Catastrophe. A la veille de rendre un travail important, voil? que l’imprimante, malgr? de longues s?ances de cliquetis, clignotements et couinements divers, refuse obstin?ment d’ing?rer toute feuille de papier! Ajustement des prises, REPLACEion des feuilles ? la main, r?installation du pilote, insultes, danse propitiatoire, rien n’y fait… A bout de nerfs, Serge saisit son tournevis et ouvre la b?te. Ecartant les boyaux ?lectroniques, il voit bient?t un gros morceau de plastique gris coinc? entre les rouleaux d’entra?nement du papier. Eur?ka, le probl?me est r?solu! Il extrait donc l’intrus, puis me le pr?sente d’un air perplexe: “Tu sais ce que c’est, toi?” Bien s?r que je le sais… Il s’agit d’une croix de carreleur, du type de celles que nous utilisons ? notre chantier de fouilles pour indiquer le carroyage sur le sol! Quant ? savoir comment elle s’est gliss?e l?, le myst?re reste entier. Mais une chose semble ?vidente: mon travail me poursuit!