Fraîchement revenue de notre grand bol d’Eire, la tête encore pleine de trèfles (prononcer “shamrock”), je sors de l’ appartement les bras chargés de linge sale, dans le but d’aller faire la lessive à la buanderie de l’immeuble (après un mois de pérégrinations, ça devenait plutôt urgent). Première chose visible dans l’entrebaîllement de la porte: une crotte, modèle canidé, taille petite à moyenne, d’aspect frais. Le chien de la voisine du dessus se serait-il oublié sur mon palier ? J’ouvre davantage… et tombe sur un jeune renard tout effrayé, qui me regarde avec des yeux comme des soucoupes! Je referme la porte, et annonce calmement à mon mari qu’il y a un renard dans l’escalier. Celui-ci croit d’abord à une blague, bien sûr. Les légendaires Goupils qui gravitent autour de la maison chaque soir s’en tiennent strictement au compost.… d’habitude. Il enfile donc un pantalon par-dessus son pyjama et empoigne le balai. Une fois constatée la véracité de mes propos, il en appelle à la fois à ses talents de biologiste et d’ex-gardien de zoo pour diriger l’animal, plus terrifié que jamais, vers la sortie. A force de patience et d’habiles manipulations, portant parfois littéralement la bête au bout du balai, il parvient à la faire redescendre. Celle-ci file dans le jardin sans demander son reste, non sans avoir laissé un “cadeau” (liquide ou solide) à chaque étage. La concierge, qui a ouvert sa porte et l’a presque vu filer devant elle, lève les bras au ciel. On nettoie, on rigole, et on s’étonne que telle situation ne se soit pas produite plus tôt, puisque la porte d’entrée ouvre pratiquement sur la forêt. Quoiqu’une cage d’escalier d’immeuble n’a en soi rien de très attirant pour un renard, même si y habite un biologiste anciennement spécialisé dans le renard urbain! Notre visiteur s’était probablement égaré en quête de territoire. Heureusement pour tout le monde, l’épisode ne s’est pas répété. Mais il a mis une majuscule sympathique à notre retour à la Pisciculture.
Les commentaires sont fermés.