Ca y est, le Projet M, comme Mariage, est lancé! A vrai dire, il y a déjà plusieurs mois qu’il était sur les rails, mais les vraies grandes manoeuvres, administratives surtout, ont commencé il y a peu. Première étape, demander les papiers nécessaires auprès de divers bureaux. Heureusement, une union entre Suisses, ça limite la paperasse. Et les frais, puisqu’aucun document officiel n’est jamais gratuit et qu’un simple certificat d’état-civil, émanant de sa commune d’origine, vaut son pesant de cacahouètes. Signalons au passage que ce document, parfaitement identique jusqu’au grain de son papier à filigrane, peut coûter du simple au double selon les cantons. Je n’ai pas encore compris pourquoi… Bref. Ensuite, rendez-vous à l’état-civil pour une séance de préparation. Sous l’oeil bienveillant de l’employé, nous remplissons d’abord plusieurs formulaires attestant que nous sommes bien qui nous sommes, et que nous ne sommes pas déjà mariés. Puis nous organisons le déroulement de la cérémonie, de la musique d’entrée à celle de sortie, en passant par les textes officiels, les animations, les petits cadeaux aux invités, les discours éventuels, et l’échange des alliances. A ce propos, nous avons même droit à des suggestions de jolies phrases à prononcer. L’anti-sèche est permise, ce qui est une bonne idée, vu qu’à ce moment-là l’émotion changera probablement nos cerveaux en fromage blanc… Un coup d’oeil à la salle des mariages, heureusement un peu rafraîchie depuis le dernier auquel nous avons assisté. Le canapé est neuf, et un petit arbre garni de coeurs rouges se balance devant une fenêtre. Par contre, le grand tableau biblique est toujours là… Nous sommes bien à Fribourg, pile en face de la cathédrale! Puis vient un moment un peu étrange: le paiement de la cérémonie, que je peux effectuer avec ma carte bancaire, comme si je règlais des achats dans un magasin! Pour conclure, l’employé d’état-civil, qui sera notre maître de cérémonie le jour J, nous adresse un sourire chaleureux et nous serre la main en disant: “Je me réjouis de célébrer votre mariage!” Wow… Ca s’annonce bien! Il nous a fallu un verre de blanc au Gothard pour nous remettre.(D’autres nouvelles du Projet M sur matthey-keller.com)
C’est parti!
Berne!
Pas de chance ce matin: l’intercity Lausanne-Berne arrivera à Fribourg avec 25 minutes de retard. C’est l’heure de pointe, les quais sont bondés de gens un peu vitreux portant des cafés ou grillant une salvatrice cigarette. Pour y remédier, on nous suggère de prendre le train régional. La rame aux allures de métro semble avoir des ressources spatiales insoupçonnées, puisqu’elle absorbe sans trop de problèmes les naufragés de l’intercity et les passagers habituels de la ligne. Le convoi s’ébranle tandis que la bonne humeur revient: après tout, on arrivera peut-être à l’heure au bureau. Mais c’est sans compter avec les arrêts intermédiaires, qui sont légion entre Fribourg et la capitale helvétique. A chaque gare, même la plus petite (certaines se résument à une cabane de bois en pleine campagne), c’est un nouveau flot de passagers qui monte. Les moindres recoins se remplissent, certains voyageurs debout finissent presque sur les genoux des gens assis. A chaque gare, je me persuade que l’on ne pourra plus ajouter personne. Et pourtant, ça se remplit toujours. Je suis coincée dans un angle, entre le sac à dos d’un employé de la poste (son badge pend à la ceinture) et une dame au parfum sucré qui regarde poliment dans le vague. Comme je ne peux pas pencher la tête, je ne sais pas si mon sac est toujours entre mes pieds. Le train commence à ressembler à une boîte de sardines géantes. Même si les gens restent stoïques, la tension est palpable, et le trajet paraît interminable. Enfin, on annonce le terminus. Ouf! Mais la délivrance complète, le point final de l’histoire, provient d’une toute petite fille, qui devait se sentir bien coincée au milieu de toutes ces jambes d’adultes. Faisant écho au haut-parleur, elle s’écrie soudain avec enthousiasme, dans le silence plombé du wagon: “Berne!”. Du coup, les visages s’éclairent, et lorsque les portes s’ouvrent, tout le monde sort du train avec le sourire. Après tout, le voyage ne s’est pas si mal déroulé.
De vraies pantoufles
Avec le retour des beaux jours, les doudounes ont fait place à des tenues plus légères. Les dégaines qui défilent dans la rue semblent d’ailleurs parfois un peu étranges, genre minijupes associées à des leggings en dentelle ‑tiens, ça rappelle le look de Madonna dans les années 80‑, bermudas coordonnés avec un bonnet de laine bien enfoncé sur les oreilles, grosses lunettes en forme de hublots, robes à bretelles vaporeuses portées avec des bottes hautes, ou encore jeans étroits assortis de ballerines de danseuse ‑ça aussi, ça rappelle les années 80, sauf en ce qui concerne les souliers: à l’époque c’était les baskets blanches montantes qui dominaient le pavé. D’ailleurs, à propos de chaussures, en parcourant le rayon grolles d’ un magasin, il m’a frappé que de nombreux modèles printemps-été ressemblaient tout bonnement à des pantoufles: mules en tous genres, savates à enfiler, birkenstocks à paillettes, ballerines ultraplates et multicolores décorées d’un petit noeud, etc. Soudain (que la mémoire peut être mesquine, stockant en douce ces petits riens qui nous ont blessé des années auparavant), je me suis souvenue d’une paire de chaussures qui faisaient ma fierté à l’école primaire: des ballerines en daim brun clair, avec une semelle en caoutchouc et une bordure noire. Très habillées et plutôt classe par rapport aux modèles de cette saison. Et pourtant, Dieu sait si l’on m’avait taquinée là- dessus. J’entends encore des voix moqueuses s’élevant dans la cour de récré: “Alors, t’as mis tes pantoufles aujourd’hui?” La mode est décidément bien versatile, bien injuste. Et avec mes mocassins à bout carré, on dirait que je me suis de nouveau laissé dépasser.
L’odyssée des sacs
Comme mon aspirateur arrivait à son dernier sac, j’ai voulu en racheter. Mais dans tous les commerces de la ville, le modèle semblait manquer mystérieusement. J’ai fini par en commander 3 paquets (puisqu’il était impossible d’en obtenir un seul) auprès d’un magasin d’électroménager. Avec force courbettes et grands sourires, on me les a promis pour la semaine suivante. Affaire réglée, ai-je cru. Une semaine a passé, puis deux, sans aucune nouvelle. Je suis donc retournée au magasin pour me renseigner. “Non, ils ne sont pas encore arrivés, ils seront là la semaine prochaine” (tiens donc). Resourires, recourbettes. Pendant ce temps, dans mon aspirateur, le dernier sac se remplissait dangereusement. La semaine suivante, toujours rien. Il a fallu vider ledit sac dans la poubelle (opération peu ragoûtante s’il en est) pour pouvoir faire le ménage. A la maison, on m’a aimablement suggéré de jeter mon aspirateur et d’en racheter un qui fonctionne sans sacs. J’ai failli céder, puis j’ai découvert un site internet dédié à la vente de sacs d’aspirateurs en tous genres (si si, ça existe). De guerre lasse, j’y ai donc passé commande d’un lot de 3 paquets, pour rentabiliser les frais d’envoi, et le colis est arrivé quelques jours plus tard. Soulagement. Avant d’aller le chercher à la poste, j’ai décidé d’annuler ma commande auprès du magasin sus-mentionné (où, après tout, ils se moquaient du monde). Mais manque de pot: les sacs venaient, enfin, d’arriver! Le vendeur me les a apportés d’un air si triomphant que je n’ai pas eu le courage de les refuser. Du coup, je suis rentrée à la maison riche de 6 paquets de sacs pour aspirateurs! On peut parier que la machine rendra l’âme avant que le stock soit terminé. Si jamais, avis aux amateurs: qui aurait besoin de sacs type X 351?