Dans une semaine, jour pour jour, c’est le grand jour ! L’essentiel est désormais organisé, ne restent que de multiples petits détails hétéroclites à régler. Par exemple, une belle chemise blanche pour le marié: pas pratique, on ne peut pas l’essayer avant de l’acheter; heureusement, le vendeur (en costard et plein de piercings) s’est avéré de bon conseil. Des collants pour la mariée: à acquérir en duopack en cas de filage intempestif; le classique modèle blanc ne se fait qu’en bas pour jarretelles, et j’ignorais qu’une simple paire de collants puisse parfois coûter plus de 20 balles; ce sera donc du bête beige, avec effet de soutien léger-la journée sera longue (tiens, les collants fabriqués en Autriche ont une plus jolie texture que ceux faits en Slovénie). Les chaussures de la mariée (celles du marié étant labelisées “confort”, il n’a fallu que peu de temps pour en faire des pantoufles) s’assouplissent peu à peu au fil de mes pas dans la maison; j’en ai même trouvé une seconde paire, rouge et pointue, mais aucune n’est vraiment confortable; heureusement que nous n’avons pas prévu de danser. Emotions côté traiteur: il était réquisitionné pour tout le week-end du 8 septembre, comme plusieurs autres bouchers, en raison d’une énorme fête de Bénichon à Fribourg (eh oui, c’est la saison, nous l’avions presque oublié!); nous avons cru un moment devoir nous passer de buffet! Heureusement, un de ses collègues a accepté de nous préparer quelques plateaux; ses mets sont plus raffinés, mais les prix prennent l’ascenseur. Essais musico-techniques avec Ben/Cat’s eye au Théâtre de la Cité; on organise une expédition dans les dédales de la cave pour trouver des enceintes, on teste toutes les prises et tous les câbles pour déterminer lesquels sont les bons…et finalement, on conclut que sa voix se suffit amplement à elle-même, sans besoin d’amplis; il y a un Steinway qui dort sous une fourre molletonnée au centre de la scène, prêt pour les Schubertiades toutes proches; les livreurs ont probablement dû en démonter les pieds pour le faire entrer, mais pas une seule rayure, même dessous (j’ai vérifié). Souper animé avec les futurs photographes, Rachel et Mohamed; nous mangeons du « sfouf », dessert marocain très aromatique dont le nom évoque parfaitement la texture ; les idées fusent, les images seront probablement originales ! Espérons juste que la mariée parviendra à être rayonnante ce jour-là, comme il se doit : les essais de maquillage « maison », impliquant force couleurs et pinceaux (c’est qu’il est sophistiqué de faire naturel!), m’ont provoqué rougeurs et paupières gonflées. Nous pouvons commencer à regarder les prévisions météo, en croisant les doigts : pourvu que le temps du jour ne soit pas trop “épouvantable”, comme il est stipulé dans le “Messager boiteux”…
Catégorie : Projet M
Le projet M (7): alliances
Nous voici donc repartis pour Strasbourg, le temps d’une journée, bravant les inondations, les retards de train, les lignes coupées et les wagons archi-bondés pour aller chercher nos alliances. Avec un brin d’appréhension, vu que la bijouterie nous avait causé quelques émotions. Aucune nouvelle de notre commande, une adresse email incorrecte, un numéro de téléphone plus valable, et le magasin qui s’apprêtait à fermer pour plusieurs semaines de vacances. C’est par le formulaire de contact de leur site internet (un site terriblement démodé, d’ailleurs, avec des images qui clignotent et des fonds roses texturés) que nous avons finalement pu les joindre : ouf, le magasin n’avait pas fait faillite et les alliances étaient arrivées! Petit pic de trac au moment de sonner à la porte de la bijouterie (c’est qu’on n’y entre pas comme dans un moulin). Et si les tailles ne correspondaient pas? Et si la gravure comportait des erreurs? Etait-il plus sage de prévoir deux anneaux de rideaux en réserve, au cas où? Nous sommes tombés sur une sympathique dame d’âge mûr, qui nous a servis avec un plaisir évident, en babillant beaucoup. Et pour cause: elle s’était mariée elle-même le samedi précédent, après… 22 ans de vie de couple. Il est donc vrai que nous avions encore le temps! Contrairement à nos craintes, les alliances étaient parfaites. Deux petites choses très délicates chargées d’un grand symbole. C’est un peu émus que nous sommes repartis, notre précieux achat rangé dans un petit sac de parfumerie (?!). Avec une dernière recommandation de la vendeuse: “Dites à vos invités de prendre un chandail. Sur le coup de minuit, il tend à faire frais!”
Le projet M: (6) C’est le bouquet!
A ma tenue de mariée, il ne manquait que le bouquet. J’ai donc poussé la porte de la petite fleuriste de la basse-ville, sans idée aucune sur ce que je souhaitais. La boutique, sise au rez-de-chaussée d’une maison médiévale, était aussi poétique que sa devanture: basse de plafond, avec des grosses poutres apparentes, et une porte vitrée montrant un petit bureau ouvert sur le jardin. Le parquet grince un peu, il y a des tableaux de fleurs aux murs, et surtout, une immense table en bois massif qui occupe tout le centre de la pièce. Elle accueille aussi bien fleurs et feuilles que pinceaux, rubans, boîtes de peinture ou matériaux de bricolages en tous genre. La fleuriste semble être une artiste polyvalente! Je lui présente une photo de ma robe, elle avance un tabouret à vis, me regarde du haut en bas, et son imagination démarre à la pointe de son stylo. Nous parcourons ensuite tout son atelier pour trouver un élément dont le rouge corresponde exactement aux motifs de ma robe: le plus ressemblant figure sur le programme du théâtre Nuithonie, qu’elle enfile je ne sais comment dans son gros agenda. C’est que les fleurs doivent être parfaitement dans le ton! Le projet ressemble à une touffe de roses anglaises avec une longue queue de feuillages fins. Ca me ressemble, ça me plaît bien. Mais je ne pourrai voir le résultat que le 8 septembre!
Le projet M(5): Chez la coiffeuse
Ma coiffeuse est formidable. Elle m’a troussé une coiffure de mariage sur mesure en deux temps, trois mouvements et quelques pinces à cheveux. L’affaire d’une demi-heure tout au plus! Moi qui craignais de devoir passer des heures sous le casque et de me retrouver avec une choucroute garnie sur le crâne, je n’en revenais pas. Je n’ai même pas eu besoin d’exposer mes idées, laborieusement glânées au fil des pages de revues ou de sites internet: elle avait la sienne, mijotée depuis mon dernier coup de fil et aussi bien adaptée à mes goûts, plutôt sobres, qu’à mes cheveux, longs mais pas forcément dociles. Avec une touche d’espiéglerie en plus.” Tu ne veux pas un déguisement, mais être toi-même ce jour-là, n’est-ce pas?” En effet. Oubliés les bigoudis, les permanentes, les arrangements compliqués, c’était parfait ainsi. Ne reste qu’à donner un coup de ciseaux à la frange et à trouver des fleurs fraîches ou des perles décoratives pour peaufiner l’ensemble. Prochain rendez-vous le jour J à 8 heures et demie. Que voilà une affaire rondement méchée, pardon, menée!
Le projet M(4): L’épopée des chaussures
La robe trouvée, restaient les souliers. En compagnie d’une amie compréhensive et serviable (merci Véro), j’ai donc écumé la ville de Lausanne à la recherche de la paire rare qui saurait compléter ma tenue avec classe et harmonie. Comme en temps normal, il m’est déjà assez difficile de trouver chaussure à mon pied, je craignais le pire. Et je n’avais pas tout-à-fait tort: alors que je me plais à mi-hauteur (la faute à un dos susceptible), les chaussures actuelles ont le talon vertigineux ou inexistant; alors que mon pied est plutôt large, les modèles rivalisent d’étroitesse; alors que j’affectionne les bouts ronds ou carrés, on ne trouve que des pointes acérées. Et lorsque la forme peut convenir, c’est la couleur qui ne va pas. Pire, d’un magasin à l’autre, toutes ces chaussures finissaient pas se ressembler. Un vrai cauchemar… Finalement, j’ai acquis de petites ballerines blanches, bien trop plates mais plutôt charmantes, et d’un prix fort raisonnable. Je ne regrette pas la paire repérée peu avant dans une boutique de mariage, qui m’avait presque séduite: cuir blanc irisé, ligne fuselée, bride transversale, talon agréable, allure un peu rétro,… et chères. A peine y avais-je miraculeusement glissé mon pied, me prenant un instant pour Cendrillon, que j’ai essuyé un tir nourri de la part de la vendeuse. Elle me reprochait non seulement de m’être servie moi-même, mais aussi de salir les chaussures en les essayant sans chaussette, et m’interdisait de les remettre en place seule de peur de les mélanger avec d’autres modèles. Je crois qu’elle n’a même pas remarqué que nous étions parties avant la fin de sa litanie. Car là, ça devenait franchement… casse-pieds!