Après plusieurs journées de shopping infructueuses en Hélvétie, c’est sur Strasbourg que nous avons mis le cap pour dénicher nos tenues de mariage. Serge nous voyait déjà éjectés du train par un contrôleur inflexible pour avoir oublié de composter nos billets; heureusement, nous sommes tombés sur un jeune homme sympathique, qui m’a même souhaité bon anniversaire (puisque c’était le jour de mon anniversaire, mais ceci est une autre histoire). Nous sommes donc arrivés sans encombres dans la capitale alsacienne, et ce, bol suprême, le premier week-end des soldes. Du coup, les emplettes ont dépassé nos espérances: nous avons trouvé l’essentiel de notre équipement, ainsi que nos alliances!C’est dans une boutique de confection masculine un peu désuette que Serge a trouvé son costume. Le slogan du magasin disait: “Habille tous les hommes”, et c’était sûrement vrai, car selon le vendeur, le mannequin de plastique à la “bûbûche” (entendez “brioche”) impressionnante qui trônait en haut de l’escalier taillait encore petit. Les costumes s’alignaient le long des murs, sans décoration ni musique, et la moquette moutarde étouffait le bruit des pas. Il y avait même des queues de pie et des redingotes. On voyait presque la pelote d’épingles sur le poignet du vendeur, comme dans mes souvenirs d’ enfance. Celui-ci s’est avéré bavard mais de bon conseil, et a même ajusté gratuitement l’ourlet des pantalons. Finalement, Serge était aussi ravi par son costume que par l’atmosphère de l’endroit! Le lendemain, il trouvait une paire de chaussures, et une cravate plutôt luxueuse fabriquée par un grand couturier français. Il était pratiquement paré! Notons au passage que la mode de mariage masculine française préconise actuellement un gilet façon brocard et une lavallière assortie. Très bel ensemble, mais difficile à porter lors d’autres occasions.Pour ma part, j’hésitais entre une vraie robe de mariée blanche, qui fait rêver la princesse en moi mais carrément exploser le budget, et une robe de couleur moins cérémonielle. Au fil des boutiques, j’ai essayé des plissés à la grecque, des robes empire et des fourreaux presque hollywoodiens (le pire, c’est que que ça ne m’allait pas si mal), avant de trouver mon bonheur. Une robe pratiquement oubliée, toute seule sur un cintre, et qui m’allait comme un gant! A croire qu’elle m’attendait. Un vrai petit miracle. Du coup, c’est seulement pour trouver une aumônière que j’ai visité les boutiques de mariage. Pas besoin de prendre rendez-vous comme en Suisse, on peut y entrer, et même farfouiller librement. Là aussi, l’ambiance était particulière, avec les rangs serrés de robes blanches le long des murs, toute gonflées de dentelles et de froufrous, les futures mariées qui défilaient devant la glace, et tout le monde le sourire aux lèvres. J’ai finalement déniché mon aumônière, mais l’opération s’est révélée plus difficile que prévu: il y avait rupture de stock, saison des mariages oblige!Quant aux alliances, trouvaille inespérée, il a fallu les commander. Nous devrons donc retourner bientôt à Strasbourg. Ce sera l’occasion de prendre une tarte flambée et un verre de Riesling.
Catégorie : Projet M
Le projet M: (2) bien faire un faire-part
Un faire-part de mariage, c’est une affaire bien plus complexe qu’elle n’en a l’air, surtout si l’on décide de le fabriquer “maison”. J’y tenais dur comme fer, étant donné que c’était l’occasion ou jamais de mettre enfin mes crayons et autres pinceaux à mon propre service (et à celui de mon futur mari, bien sûr). Première étape, faire quelques recherches pour glâner des idées. Au fil des papeteries et des sites internet, j’ai été plutôt déçue: malgré les commentaires ronflants de la publicité, les modèles proposés, pourtant à la centaine, sont assez pauvres. Beaucoup de fleurs (en général des roses), de flou, d’anglaises, de couleurs pastel (les pires? Les modèles montrant la photo de mariés anonymes, courant voile au vent sur une plage dans une brume artistique genre David Hamilton). Les plus intéressants étaient encore les faire-parts écossais, façon parchemin calligraphié, enroulé ou replié et cacheté (satisfaction garantie aux yeux les plus exigeants, prétendait le fabricant). Ou encore les invitations indiennes, pleines de couleurs vives et de dorures (quitte à faire kitsch, autant le faire bien). Malgré tout , j’ai pu y pêcher une idée: l’esperluette, comme symbole d’alliance. Un bon faire-part, me disais-je, doit être à la fois joli et personnalisé. Ont suivi de longues heures de gribouillages, d’esquisses, de jets de papier chiffonné dans la corbeille, d’aspirine et de désespoir: rien à faire, je ne trouvais pas d’idée originale. Une gargouille rappelant la cathédrale de Fribourg? Le portrait ou les empreintes de nos animaux fétiches respectifs? Nos propres portraits (de profil et en noir, façon découpage en papier)? Un renard messager (Goupil est un habitué de notre jardin)? Des arbres entrelacés? Une lettrine médiévale géante? Des cailloux en forme de coeur? Un motif celtique? Moralité: il est plus facile de créer pour les autres que pour soi-même! Comme souvent, c’est Serge qui, par quelques paroles simples, a mis de l’ordre dans l’embrouillaminis de mes pensées et de mes nerfs. Heurêka. La lettrine s’est combinée avec l’esperluette, et les espaces se sont remplis de divers objets faisant référence à certains de nos penchants, individuels ou communs, dans un joyeux bric-à-brac. Résultat: un faire-part un peu ludique, qui permet aussi aux invités de jouer aux devinettes… Personnalisé, sans aucun doute. Joli, nous l’espérons!
Le Projet M (1): administration
Ca y est, le Projet M, comme Mariage, est lancé! A vrai dire, il y a déjà plusieurs mois qu’il était sur les rails, mais les vraies grandes manoeuvres, administratives surtout, ont commencé il y a peu. Première étape, demander les papiers nécessaires auprès de divers bureaux. Heureusement, une union entre Suisses, ça limite la paperasse. Et les frais, puisqu’aucun document officiel n’est jamais gratuit et qu’un simple certificat d’état-civil, émanant de sa commune d’origine, vaut son pesant de cacahouètes. Signalons au passage que ce document, parfaitement identique jusqu’au grain de son papier à filigrane, peut coûter du simple au double selon les cantons. Je n’ai pas encore compris pourquoi… Bref. Ensuite, rendez-vous à l’état-civil pour une séance de préparation. Sous l’oeil bienveillant de l’employé, nous remplissons d’abord plusieurs formulaires attestant que nous sommes bien qui nous sommes, et que nous ne sommes pas déjà mariés. Puis nous organisons le déroulement de la cérémonie, de la musique d’entrée à celle de sortie, en passant par les textes officiels, les animations, les petits cadeaux aux invités, les discours éventuels, et l’échange des alliances. A ce propos, nous avons même droit à des suggestions de jolies phrases à prononcer. L’anti-sèche est permise, ce qui est une bonne idée, vu qu’à ce moment-là l’émotion changera probablement nos cerveaux en fromage blanc… Un coup d’oeil à la salle des mariages, heureusement un peu rafraîchie depuis le dernier auquel nous avons assisté. Le canapé est neuf, et un petit arbre garni de coeurs rouges se balance devant une fenêtre. Par contre, le grand tableau biblique est toujours là… Nous sommes bien à Fribourg, pile en face de la cathédrale! Puis vient un moment un peu étrange: le paiement de la cérémonie, que je peux effectuer avec ma carte bancaire, comme si je règlais des achats dans un magasin! Pour conclure, l’employé d’état-civil, qui sera notre maître de cérémonie le jour J, nous adresse un sourire chaleureux et nous serre la main en disant: “Je me réjouis de célébrer votre mariage!” Wow… Ca s’annonce bien! Il nous a fallu un verre de blanc au Gothard pour nous remettre.(D’autres nouvelles du Projet M sur matthey-keller.com)