Les sushis c’est rigolo

Les sushis, c’est bon, c’est joli (vert pro­fond des algues, vert clair de l’av­o­cat et du wasabi, orange du saumon fumé, rose vif du gin­gem­bre au vinai­gre- je sais, ce sont des sushis pour débu­tants, je n’aime pas le pois­son cru) et c’est aus­si rigo­lo à pré­par­er. Surtout lorsqu’on lit les instruc­tions sur le paquet d’algues nori, vis­i­ble­ment traduites de l’an­gais via un logi­ciel style “bab­ble fish”. Voici les con­seils liés au stock­age : “essay­er svp de le finir aus­sitôt que pos­si­ble s’est par le passé ouvert; le varech est facile­ment affec­té par moite, veuillez ain­si le joint il étroite­ment et main­tenez-le dans les regrig­er­a­tors, les bouteilles ou les fioles, et le fin­ish aus­sitôt que pos­si­ble”. Et les infor­ma­tions nutri­tives: “quan­ti­tion dans une por­tion; qua­ti­di­en de fonder sur une 2000 ali­men­ta­tion de la cato­rie”. Le paquet est à “con­sum­mer de préférence avent le 31.12.2007”. Bon appétit donc. Ou plutôt, comme on dit au Japon: itataki­mas.

Bucoliques

Coup d’oeil sur la cam­pagne fri­bour­geoise depuis le train de 7 heures. Elle baigne dans une lumière d’or, sous un ciel gar­ni de nuages blancs et ardoise en forme de chou-fleur qui rap­pel­lent les tableaux roman­tiques. Comme les foins sont faits, les champs coupés court se parsè­ment de bobines de paille bien régulières. Le filet de plas­tique qui les emballe reflète même le ciel, leur don­nant un éclat bleuté! Un chat noir assis au bord du chemin sem­ble méditer sur ce prodi­ge. Arbres touf­fus, bosquets, murets: il y a un peu d’An­gleterre dans ce paysage val­lon­né. Puis quelque chose bouge. Sautille, même. Ce sont les oreilles d’un lapin de Garenne qui dépassent d’un champ de blé! Plus loin, un gros homme chauve promène un gros chien plein de poils (un berg­er des Pyrénées); rêve-t-il de se coif­fer comme son patron pour se rafraîchir? Ils tanguent un peu l’un et l’autre. Une chose est sûre, la journée sera chaude! Prochain arrêt, Estavayer.

Alerte à la bouilloire

Même en été par 30 degrés (comme c’est le cas actuelle­ment), je m’ob­s­tine à boire du thé chaud. Ce doit être mon côté anglais! Ain­si, la pre­mière chose que je fais en arrivant au tra­vail le matin, c’est de cuire de l’eau dans une petite bouil­loire. Un objet fort sym­pa­thique au demeu­rant, puisque ses ron­deurs de métal bril­lant la trans­for­ment en un véri­ta­ble miroir sphérique qui reflète la cui­sine à la manière d’Esch­er. Mais elle se révèle aus­si très effi­cace: le sif­flet vis­sé sur son son bec verseur sig­nale l’ébul­li­tion sans trève ni pitié. Pra­tique lorsqu’on a son bureau loin de la cui­sine et qu’on est comme moi un peu dis­traite… Le sif­fle­ment est même si puis­sant que l’autre jour, il a don­né des pal­pi­ta­tions au concierge: le pau­vre homme est accou­ru tout inqui­et, croy­ant enten­dre une alarme!

Amère pizza

Ils sont tou­jours un peu dif­fi­ciles, les retours de vacances, et pas seule­ment parce qu’il faut repren­dre sa rou­tine et retourn­er au boulot. Retrou­ver les us et cou­tumes de son pays peut aus­si s’avér­er un choc. Durant tout notre séjour en France, les repas même les plus sim­ples nous avaient tou­jours été servis avec sourire, chaleur, et sou­vent un aimable brin de causette. Un vrai sens de l’ac­cueil qui aug­men­tait encore les plaisirs de la table. Quel con­traste avec ce souper pris récem­ment dans une pizze­ria fri­bour­geoise! Un serveur impas­si­ble nous jette pra­tique­ment la carte des menus au vis­age, le patron nous apporte les mau­vais­es piz­zas puis les reprend sans un mot d’ex­cuse, avant de nous deman­der en aboy­ant si l’on veut ou non un café. Nous n’avons eu qu’une envie: par­tir sitôt l’ad­di­tion payée, et ne plus revenir. Du coup, la piz­za nous est restée sur l’estom­ac, mais aus­si un peu sur le coeur.

Souvenirs de vacances à vélo(4): chez l’”artisan sucrecuitier”

Un vrai rêve de gosse. Une con­fis­erie avi­gnon­naise à l’an­ci­enne dont la vit­rine débor­dait de fruits con­fits (du cédrat à la clé­men­tine entière) et d’o­lives en sucre. A l’in­térieur, des armoires en bois offraient des boîtes de calis­sons de toutes les tailles, des mon­tic­ules de “navettes” (bis­cuits sablés) par­fumées à la fleur d’o­r­anger, à la vanille ou à l’a­nis, des bassines de choco­lat en morceaux, des bon­bons et sucettes mul­ti­col­ores empilés en véri­ta­bles petits silos, des bar­quettes de fruits en masse­pain, etc… Jamais mag­a­sin n’avait si bien porté son nom: “La cure gour­mande”, chez “l’ar­ti­san sucre­cuiti­er”! Der­rière le comp­toir de style rétro, je m’at­tendais assez logique­ment à voir une grand’­ma­man débon­naire en tabli­er. Mais c’é­tait un jeune homme gom­iné, stylé, que j’au­rais trou­vé plus à sa place dans une bou­tique de fringues branchée ou un salon de coif­fure à la mode! Un peu dis­cor­dant à l’oeil, mais qui sait, peut-être était-il mal­gré sa mai­greur un grand gourmand?