Arles. Une ancienne cité romaine aux vestiges bien conservés: théâtre, thermes, et surtout arènes. Plus modestes que le Colisée, bien sûr, mais impressionnantes tout de même avec ses rangs d’arcades superposées, rythmées par des colonnes corinthiennes (oui, celles qui portent un chapiteau de feuilles d’acanthe). Une restauration soignée est d’ailleurs en train de leur rendre leur panache, remplaçant la pierre rongée et noircie par un beau calcaire jaune pâle qui brille littéralement sous le ciel bleu. Les vomitoria antiques portent maintenant les écriteaux verts “sortie de secours”. C’est que l’amphithéâtre sert de salle de spectacles estivaux. Théâtre, musique, danse. Plus de gladiateurs ni de combats d’animaux: les seuls fauves qui fréquentent désormais l’endroit, outre les taureaux en peluche vendus dans les boutiques de souvenirs alentour, sont les chiens arlésiens, qui semblent se donner rendez-vous au pied du monument pour leurs balades quotidiennes .
Catégorie : Général
Souvenirs de vacances à vélo(2): bienvenue en Camargue
Etrange région que la Camargue. Elle se barde de clôtures en fil de fer barbelé et de panneaux menaçants qui annoncent aussi bien “Défense d’entrer”, “Propriété privée” que “Chasse gardée”. Ce qui semble un peu absurde, puisqu’à perte de vue, on ne voit que de vastes prés marécageux alternant avec des champs de blé ou des rizières, des haies de roseaux ou de buissons bas: un vrai désert de verdure et d’eau! Seuls signes de vie, quelques chevaux blancs, des vaches noires farouches, des aigrettes, des libellules. On ose à peine s’arrêter à l’ombre d’un arbre jouxtant un mas isolé, de peur de se ramasser un coup de tromblon! C’est que le soleil tape dur pour les cyclistes sur la petite route asphaltée, les réserves d’eau fondent très vite. Le marchand de boissons le plus proche est à 20 kilomètres. Il nous a proposé de boire…un verrre de muscat.
Souvenirs de vacances à vélo(1): drague au pont du Gard
Le pont du Gard, fameux aqueduc romain du Sud de la France, ne fait décidément pas son âge (soit presque 2000 ans). Il a traversé le temps quasi intact, ses arches de calcaire jaune enjambent les gorges du Gardon avec grâce comme un ruban de dentelle. C’est aussi un monument très populaire, à en juger par la foule bigarrée qui défile en permanence à ses pieds: touristes, classes d’écoliers ou gens du cru, dont beaucoup profitent de la rivière en se baignant ou en faisant du kayak. Mais tous n’ont pas le regard levé vers les détails de la maçonnerie antique, pourtant grandioses. Car le pont semble être un lieu de drague privilégié pour les jeunes Provençaux! Et de déambuler torse nu, la démarche chaloupée, cigarette au bec, lunettes noires sur le nez, à l’affût des jeunes et jolies visiteuses en shorts. La déformation professionnelle aidant, je me suis prise à rêver, me demandant si les jeunes Romains, à l’époque de Claude et de Néron, faisaient déjà de même. La cigarette et les lunettes noires en moins, bien entendu. “Salut beauté, tu viens boire un gobelet à la taverne et faire un tour dans mon char?” Personne n’a compris pourquoi je riais toute seule.
Samedi soir sur la terre, pendant le Mondial
Samedi soir dernier, peu après l’ouverture du Mondial, appartements et cafés résonnaient des premiers hurlements tandis que les rues semblaient étrangement vides. Ce n’est qu’un peu plus tard (après le match!) que l’habituelle foule juvénile a investi la ville. De nombreux hommes/garçons arboraient en guise de “costume de soirée” les maillots de leurs équipes favorites. Les filles quant à elles ne semblaient pas avoir pas modifié leur look: elles portaient leurs habituelles tenues hétéroclites mêlant toile militaire et couleurs pastels, échancrées, “sexy”. Le football est donc un phénomène essentiellement mâle, ai-je conclu; la preuve, les agences de voyage font même des offres spéciales pour les femmes qui désirent fuir le Mondial! Mais je me trompais lourdement. En passant devant les étalages d’une boutique de mode, voilà que je vois… des brassées de maillots de foot pour dames. Echancrés, “sexy”.
Sept têtes au choco
Vus dans la vitrine d’une confiserie bernoise, parmi diverses friandises aussi tentantes que peu raisonnables (Bienenstich, cake au citron recouvert de glaçage, kouglof, pralinés décorés de l’ ours local, tourte au kirsch, panettone (?), etc.): des chocolats représentant les visages des sept conseillers fédéraux! Leurs petites têtes noires et brillantes souriaient aimablement dans une boîte dorée, moulées avec plus ou moins de ressemblance (par exemple, le nez de M. Couchepin est un peu trop petit). C’est que le magasin n’était pas bien loin du Palais fédéral. Une idée pour le moins originale, qui permettra peut-être à certains mécontents d’avaler plus facilement les hauts et les bas de la politique hélvétique. A moins qu’ils ne préfèrent n’en faire qu’une bouchée!