Souvenirs de vacances à vélo(3): arènes pour chiens

Arles. Une anci­enne cité romaine aux ves­tiges bien con­servés: théâtre, ther­mes, et surtout arènes. Plus mod­estes que le Col­isée, bien sûr, mais impres­sion­nantes tout de même avec ses rangs d’ar­cades super­posées, ryth­mées par des colonnes corinthi­ennes (oui, celles qui por­tent un chapiteau de feuilles d’a­can­the). Une restau­ra­tion soignée est d’ailleurs en train de leur ren­dre leur panache, rem­plaçant la pierre rongée et noir­cie par un beau cal­caire jaune pâle qui brille lit­térale­ment sous le ciel bleu. Les vom­i­to­ria antiques por­tent main­tenant les écriteaux verts “sor­tie de sec­ours”. C’est que l’am­phithéâtre sert de salle de spec­ta­cles esti­vaux. Théâtre, musique, danse. Plus de glad­i­a­teurs ni de com­bats d’an­i­maux: les seuls fauves qui fréquentent désor­mais l’en­droit, out­re les tau­reaux en peluche ven­dus dans les bou­tiques de sou­venirs alen­tour, sont les chiens arlésiens, qui sem­blent se don­ner ren­dez-vous au pied du mon­u­ment pour leurs balades quotidiennes .

Souvenirs de vacances à vélo(2): bienvenue en Camargue

Etrange région que la Camar­gue. Elle se barde de clô­tures en fil de fer bar­belé et de pan­neaux menaçants qui annon­cent aus­si bien “Défense d’en­tr­er”, “Pro­priété privée” que “Chas­se gardée”. Ce qui sem­ble un peu absurde, puisqu’à perte de vue, on ne voit que de vastes prés marécageux alter­nant avec des champs de blé ou des riz­ières, des haies de roseaux ou de buis­sons bas: un vrai désert de ver­dure et d’eau! Seuls signes de vie, quelques chevaux blancs, des vach­es noires farouch­es, des aigrettes, des libel­lules. On ose à peine s’ar­rêter à l’om­bre d’un arbre joux­tant un mas isolé, de peur de se ramass­er un coup de tromblon! C’est que le soleil tape dur pour les cyclistes sur la petite route asphaltée, les réserves d’eau fondent très vite. Le marc­hand de bois­sons le plus proche est à 20 kilo­mètres. Il nous a pro­posé de boire…un ver­rre de muscat.

Souvenirs de vacances à vélo(1): drague au pont du Gard

Le pont du Gard, fameux aque­duc romain du Sud de la France, ne fait décidé­ment pas son âge (soit presque 2000 ans). Il a tra­ver­sé le temps qua­si intact, ses arch­es de cal­caire jaune enjam­bent les gorges du Gar­don avec grâce comme un ruban de den­telle. C’est aus­si un mon­u­ment très pop­u­laire, à en juger par la foule bigar­rée qui défile en per­ma­nence à ses pieds: touristes, class­es d’é­col­iers ou gens du cru, dont beau­coup prof­i­tent de la riv­ière en se baig­nant ou en faisant du kayak. Mais tous n’ont pas le regard levé vers les détails de la maçon­ner­ie antique, pour­tant grandios­es. Car le pont sem­ble être un lieu de drague priv­ilégié pour les jeunes Provençaux! Et de déam­buler torse nu, la démarche chaloupée, cig­a­rette au bec, lunettes noires sur le nez, à l’af­fût des jeunes et jolies vis­i­teuses en shorts. La défor­ma­tion pro­fes­sion­nelle aidant, je me suis prise à rêver, me deman­dant si les jeunes Romains, à l’époque de Claude et de Néron, fai­saient déjà de même. La cig­a­rette et les lunettes noires en moins, bien enten­du. “Salut beauté, tu viens boire un gob­elet à la tav­erne et faire un tour dans mon char?” Per­son­ne n’a com­pris pourquoi je riais toute seule.

Samedi soir sur la terre, pendant le Mondial

Same­di soir dernier, peu après l’ou­ver­ture du Mon­di­al, apparte­ments et cafés réson­naient des pre­miers hurlements tan­dis que les rues sem­blaient étrange­ment vides. Ce n’est qu’un peu plus tard (après le match!) que l’habituelle foule juvénile a investi la ville. De nom­breux hommes/garçons arbo­raient en guise de “cos­tume de soirée” les mail­lots de leurs équipes favorites. Les filles quant à elles ne sem­blaient pas avoir pas mod­i­fié leur look: elles por­taient leurs habituelles tenues hétéro­clites mêlant toile mil­i­taire et couleurs pas­tels, échan­crées, “sexy”. Le foot­ball est donc un phénomène essen­tielle­ment mâle, ai-je con­clu; la preuve, les agences de voy­age font même des offres spé­ciales pour les femmes qui désirent fuir le Mon­di­al! Mais je me trompais lour­de­ment. En pas­sant devant les éta­lages d’une bou­tique de mode, voilà que je vois… des brassées de mail­lots de foot pour dames. Echan­crés, “sexy”.

Sept têtes au choco

Vus dans la vit­rine d’une con­fis­erie bernoise, par­mi divers­es frian­dis­es aus­si ten­tantes que peu raisonnables (Bienen­stich, cake au cit­ron recou­vert de glaçage, kou­glof, pral­inés décorés de l’ ours local, tourte au kirsch, panet­tone (?), etc.): des choco­lats représen­tant les vis­ages des sept con­seillers fédéraux! Leurs petites têtes noires et bril­lantes souri­aient aimable­ment dans une boîte dorée, moulées avec plus ou moins de ressem­blance (par exem­ple, le nez de M. Couchep­in est un peu trop petit). C’est que le mag­a­sin n’é­tait pas bien loin du Palais fédéral. Une idée pour le moins orig­i­nale, qui per­me­t­tra peut-être à cer­tains mécon­tents d’avaler plus facile­ment les hauts et les bas de la poli­tique hélvé­tique. A moins qu’ils ne préfèrent n’en faire qu’une bouchée!