La “Vénus de Monruz” est un pendentif préhistorique ( 11’00 avant J.-C.) en jais qui stylise à l’extrême une silhouette féminine. Le musée d’archéologie de Neuchâtel (prononcer Laténium) a eu l’idée originale de prêter sa forme, finalement très contemporaine, à des chocolats. Pour ne pas frustrer les gourmands, ils seront un peu plus grands que l’original (haut de 16 mm à peine), et touche de luxe, une bijouterie locale en a fabriqué 11 exemplaires en or qui seront glissés dans les 1000 premières boîtes! Ce n’est pas sans rappeler une certaine histoire de Charlie, de chocolaterie, et de billets d’or cachés dans des plaques de chocolat. Un bouquin paru dans les années 60, mais dont on a récemment tiré un film à succès. Comme quoi l’archéologie aussi tente de se renouveler en voguant sur l’air du temps.
Boing boing
Zut, j’ai encore oublié de timbrer ma carte multicourses! J’ai juste le temps de bondir sur le quai, de fourrer ladite carte dans la gueule de la machine ad hoc (qui par chance était toute proche), et de remonter dans un autre wagon avant que le train ne démarre. L’opération aura eu le double mérite de me faire échapper à un voisin doté de cheveux longs, d’une cannette de bière, d’un chariot à commissions et d’une propension suspecte à la causette, et de me faire faire une rencontre inattendue. A peine étais-je installée dans mon nouveau siège qu’une énorme sauterelle d’un beau vert très clair (Tettigonia viridissima?) me saute sur le genou! Elle devait accompagner clandestinement le groupe de randonneurs assis un peu plus loin, sous une guirlande de sacs à dos multicolores. Je la gratifie d’un mot amical (sous l’oeil soupçonneux du grand Noir avachi dans le siège d’en face). L’insecte me regarde en remuant ses antennes, puis bondit sur le sol. Il reste immobile quelques minutes près de mon pied gauche, tourne un peu en rond, et finalement disparaît sous un siège. Je ne l’ai plus revu. Espérons qu’il aura réintégré un sac de montagne, histoire de poursuivre le voyage!
Les sushis c’est rigolo
Les sushis, c’est bon, c’est joli (vert profond des algues, vert clair de l’avocat et du wasabi, orange du saumon fumé, rose vif du gingembre au vinaigre- je sais, ce sont des sushis pour débutants, je n’aime pas le poisson cru) et c’est aussi rigolo à préparer. Surtout lorsqu’on lit les instructions sur le paquet d’algues nori, visiblement traduites de l’angais via un logiciel style “babble fish”. Voici les conseils liés au stockage : “essayer svp de le finir aussitôt que possible s’est par le passé ouvert; le varech est facilement affecté par moite, veuillez ainsi le joint il étroitement et maintenez-le dans les regrigerators, les bouteilles ou les fioles, et le finish aussitôt que possible”. Et les informations nutritives: “quantition dans une portion; quatidien de fonder sur une 2000 alimentation de la catorie”. Le paquet est à “consummer de préférence avent le 31.12.2007”. Bon appétit donc. Ou plutôt, comme on dit au Japon: itatakimas.
Bucoliques
Coup d’oeil sur la campagne fribourgeoise depuis le train de 7 heures. Elle baigne dans une lumière d’or, sous un ciel garni de nuages blancs et ardoise en forme de chou-fleur qui rappellent les tableaux romantiques. Comme les foins sont faits, les champs coupés court se parsèment de bobines de paille bien régulières. Le filet de plastique qui les emballe reflète même le ciel, leur donnant un éclat bleuté! Un chat noir assis au bord du chemin semble méditer sur ce prodige. Arbres touffus, bosquets, murets: il y a un peu d’Angleterre dans ce paysage vallonné. Puis quelque chose bouge. Sautille, même. Ce sont les oreilles d’un lapin de Garenne qui dépassent d’un champ de blé! Plus loin, un gros homme chauve promène un gros chien plein de poils (un berger des Pyrénées); rêve-t-il de se coiffer comme son patron pour se rafraîchir? Ils tanguent un peu l’un et l’autre. Une chose est sûre, la journée sera chaude! Prochain arrêt, Estavayer.
Alerte à la bouilloire
Même en été par 30 degrés (comme c’est le cas actuellement), je m’obstine à boire du thé chaud. Ce doit être mon côté anglais! Ainsi, la première chose que je fais en arrivant au travail le matin, c’est de cuire de l’eau dans une petite bouilloire. Un objet fort sympathique au demeurant, puisque ses rondeurs de métal brillant la transforment en un véritable miroir sphérique qui reflète la cuisine à la manière d’Escher. Mais elle se révèle aussi très efficace: le sifflet vissé sur son son bec verseur signale l’ébullition sans trève ni pitié. Pratique lorsqu’on a son bureau loin de la cuisine et qu’on est comme moi un peu distraite… Le sifflement est même si puissant que l’autre jour, il a donné des palpitations au concierge: le pauvre homme est accouru tout inquiet, croyant entendre une alarme!